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Nous donnons ici l'essentiel de la partie qui concernant
la préhistoire.
S o m m a i r e
La grotte de la Hountaou (Ganties-Montespan)Vestiges préhistoriquesLa caverne de la Spugo, à Ganties
Les plus vieilles statues du monde ?
Une grande quantité de gravuresDes témoignages de diverses époques
Classement des objets
C'est de cette période, en effet, qu'on peut dater une partie des restes préhistoriques découverts dans le souterrain de la Hountaou, qui a une de ses entrées sur son territoire et une autre sur celui de Montespan.
L'histoire du "souterrain de la Hountaou" commence
en 1881. Les archives de la commune de Ganties conservent un document daté
du 25 décembre 1881, qui relate que du 17 au 22 décembre
1881, profitant d'une année de grande sécheresse, des habitants
du village pénétrèrent dans la cavité et qu'ils
purent la traverser et ressortir à l'autre extrémité,
à Montespan. La "découverte" constitua un événement.
Voici quelques extraits du "procès-verbal".
Jamais, de mémoire d'homme (même d'octogénaire), on n'avait vu ce réservoir à sec, si ce n'est cette année, vers la fin de l'automne, par suite d'une sécheresse exceptionnelle. Le 17 décembre 1881, les nommés Abadie Jacques Lazaroun, Lebron Jean et autres de la Harnaou, se rendirent sur les lieux pour procéder au curage dudit réservoir. En se livrant à cette opération, il aperçurent du côté du nord, une voûte basse et longue, sous laquelle ils pénétrèrent avec difficulté, c'est-à-dire en rampant. L'obscurité du souterrain les ayant obligés à revenir sur leurs pas, les dénommés se transportaient de nouveau sur les lieux, le lendemain dimanche 18 décembre, munis de flambeaux et leur curiosité si fortement excitée fut suivie de la découverte d'une grotte magnifique dont les parois scintillent de mille feux et se nuancent de couleurs de l'arc-en-ciel. Dans certains endroits, la voûte paraît avoir une hauteur prodigieuse ; elle a une véritable forêt de stalactites, et le sol possède peu de stalagmites. Des colonnes magnifiques partent du sol et paraissent être les arcs-boutants de l'édifice souterrain. Les 19, 20, 21 et 22 décembre, les visiteurs ont afflué dans ce curieux souterrain, non seulement de Ganties, mais aussi des communes avoisinantes.
Le dernier jour, quatre jeunes gens de Montespan ont
trouvé une issue pour aller sortir sur le versant de Montespan.
Leur trajet a duré deux heures et demie environ. La pluie étant
survenue dans la nuit du 22 au 23 décembre, l'entrée de la
grotte a été entièrement fermée par l'eau et
les visiteurs attardés ont éprouvé une désagréable
déception.
En 1922, alerté par J. Cazedessus, Norbert Casteret, dont la réputation commençait à s'établir, entreprend l'exploration de la rivière souterraine par son entrée de Montespan. Il doit pour cela franchir un siphon qui en interdit l'accès. A l'issue de cette première exploration, rien ne permet de soupçonner les richesses que contient la cavité. Une nouvelle expédition est organisée l'année suivante. "C'est dans la caverne haut-garonnaise de Montespan, écrit Norbert Casteret, qu'en 1923 nous eûmes le privilège de découvrir une douzaine de hauts-reliefs en argile représentant des chevaux modelés à même le sol de la grotte. Ces modelages, de trente à quarante centimètres de long, ont été malheureusement piétinés et détruits par le passage de visiteurs inattentifs. La pièce capitale, outre de nombreuses gravures pariétales, est la célèbre statue d'un ours acéphale d'un mètre dix de long, qui a fait l'objet de nombreuses et savantes études. Il était accompagné de son ami H. Godin et de J. Cazedessus.Par la suite, pour faciliter l'exploration, un puits de 10 mètres sera creusé près de l’entrée naturelle de Ganties à l'initiative de Louis Trombe et un canal-déversoir aménagé côté Montespan.
Les découvertes opérées par Norbert
Casteret et ses amis se révéleront vite d'une valeur exceptionnelle
: les moulages d'argile découverts datent au moins du début
du deuxième millénaire avant notre ère. La grotte
de Ganties-Montespan partage ce privilège avec la grotte dite du
Tuc d'Audoubert, sur la commune de Montesquieu-Avantès, près
de Saint-Girons, découverte par le Comte Bégouen et ses fils
(qui visitèrent aussi la grotte de La Hountaou).
Tandis que Norbert Casteret menait ses investigations à partir de l’entrée de Montespan, deux autres chercheurs, Félix Trombe et Gabriel Dubuc, habitants de Ganties, entamaient l’exploration à partir de l’entrée de Ganties. Les uns et les autres ont publié, sous des formes diverses, le résultat de leurs trouvailles. Félix Trombe et Gabriel Dubuc ont donné une description de l’ensemble des éléments inventoriés, dans un volume des Archives de l’Institut de Paléontologie Humaine, sous le titre : Le centre préhistorique de Ganties-Montespan, en 1947. C’est à cet ouvrage que sont empruntées les illustrations de ce chapitre.
L'intérêt de la grotte de Ganties-Montespan est donc loin d'être négligeable : une nouvelle campagne de recherches a commencé récemment. La grotte ne nous a certainement pas livré tous ses secrets.
On trouve surtout des gravures au burin. Il existe aussi
de nombreuses trace de passage d’animaux (traces de pattes, griffures),
ainsi que des traces de pieds et de genoux humains. Voici leur classement,
tel qu’il a été donné par F.Trombe et G.Dubuc.
b) Ours. Les traces d'Ursus spelaeus sont nombreuses dans toute la grotte (empreintes de pattes, griffades, etc.). Le moulage d’argile mesure 1m10 de long sur 0,60 de haut. Il représente un ours accroupi, à l'arrière train large et ramassé. Une patte avant, bien modelée, se termine au niveau du sol par les doigts et les griffes de l'ours. Sur le sol, au niveau de la tête se trouvait un crâne d'ourson.. Franck Bourdier commente ainsi cette statue : Ours sans tête modelé dans l'argile et percé de coups ; des fragments osseux de crâne d'ours trouvés entre les pattes avant de ce modelage semblent indiquer que celui-ci avait été revêtu d'une peau d'ours avec la tête encore adhérente.
c) Mammouth. Une silhouette de la galerie Casteret-Godin pourrait représenter un mammouth.
d) Ruminants. On peut signaler trois têtes de bouquetins. Les bovidés sont nombreux. Le bison domine.
e) Equidés. Ils forment la majorité des représentations. La plupart sont des chevaux, mais ils sont de plusieurs types.
f) Oiseaux, poissons. On signalera, en particulier, un oiseau pêcheur, qui tient un poisson dans son bec.
g) Traces humaines. On relève quelques traces
de pieds. Les traces de genoux sont plus nombreuses. Des traces de mains
sont visibles en plusieurs endroits de la grotte.
Le terme de "Spugo" signifie tout simplement "grotte", du latin spelunca. Sa désignation par ce nom commun signifie certainement que son existence était connue depuis fort longtemps.
Sa découverte a d’ailleurs précédé celle de La Hountaou. C'est en 1914, en effet, que J. Cazedessus en commence l'exploration. Interrompue par la guerre de 1914, celle-ci reprendra en 1920 et dès 1922, J. Cazedessus publie une description de ses découvertes
La deuxième couche est sûrement gauloise. Elle a fourni une hache de fer dont la douille était encore pleine de blé. Des bijoux de bronze étaient mêlés aux charbons d'un foyer.
La troisième couche, néolithique, recelait de très beaux spécimens de vase à dessins en relief, vermiculés ou creusés à la pointe, ainsi que d'innombrables traces de foyers.
La quatrième est franchement magdalénienne, d'un magdalénien moyen, à industries des plus élégantes.
2. Industries de l’os
L'industrie de l'os est très importante, comme
dans la plupart des stations magdaléniennes. Elle se compose
surtout de bois de renne et de cerf. Elle comprend des sagaies, des aiguilles,
des lissoirs, des objets de parure, un hameçon, des dents de cheval
appointées, des incisives de bovidés et des morceaux de bois
de renne avec traces de sciage.
3. Gravures
L'art décoratif est inexistant, mais le talent
artistique des occupants s'est exercé sur des os, des plaques de
schiste ou des concrétions calcaires.
On voit sur une plaque de schiste une tête de cheval
et au revers de cette même pièce, une ébauche de bison
prêt à foncer.
4. Restes humains
Les débris humains sont très nombreux.
Ils sont disséminés sur toute l'aire de la caverne.
S'il est impossible d'attacher ces restes humains
à une époque, quatre sépultures intactes ont pu être
étudiées, trois d'entre elles pouvant être néolithiques
et la quatrième gauloise. Elle fut découverte, note toujours
J. Cazedessus, par notre jeune ami N. Casteret.
Pour préserver les trésors qu’elle contient, la grotte de la Hountaou est aujourd’hui totalement fermée. Les vestiges découverts dans la grotte de la Spugo ont heureusement été mis à l’abri. Les visiteurs de l’exposition auront le privilège de pouvoir en contempler des spécimens.
Ni La Spugo ni La Hountaou n’ont encore livré tous leurs secrets. Des fouilles s’y déroulent encore, qui apportent de nouveaux éléments qui ont fait et font encore l’objet de publications scientifiques.