Arbon
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brochure
"Tours et châteaux" : notice sur le château de Campells
Le village d'Arbon est de fondation récente.
Le premier noyau habité dans ce secteur se situait
à Campels, au-dessus du village actuel.
Au XVIème siècle, Campels avait une église
(dédiée à Saint Michel), un cimetière et un
curé résident. La peste de 1650 provoqué l'abandon
du site. Les habitants se replièrent soit sur Cazaunous, soit sur
Arbon.
La paroisse de Campels fut abandonnée. Au début
de notre siècle, il ne restait aucune trace de l'église et
du cimetière. Une petite chapelle fut édifiée dans
le nouveau village. Démolie en 1860, elle a été remplacée
par l'église actuelle.
Les quelques maisons restantes du hameau de Campels ont
été brûlées par les Allemands dans une opération
contre le maquis (voir Résistance).
Emigrants et voyageurs
Voici ce que disait l'instituteur du village en 1885. "S'il
existe une commune où l'émigration soit passée dans
les moeurs des habitants, c'est bien celle d'Arbon, presque tous les hommes
voyageant, les uns en France, les autres en Espagne. En 1850, 52 hommes
ou jeunes gens d'Arbon voyageaient en Espagne ; en ce moment-ci, on se
porte moins vers l'Espagne, mais le nombre des émigrants n'a pas
pour cela diminué. Ainsi on compte en ce moment 21 chaudronniers
voyageant en Espagne, 4 rémouleurs en Amérique, 12 marchands,
12 étameurs et 4 rémouleurs voyageant en France. Ceux qui
voyagent en Espagne rentrent tous les deux ans, passant deux ou trois mois
chez eux et repartent ensuite. Ceux qui voyagent en France rentrent tous
les ans à l'époque des grands travaux agricoles, et ne repartent
qu'après les avoir terminés.
Parmi les funestes effets de l'émigration qui
ne sont que trop nombreux, nous ne signalerons que celui-ci, qui nous paraît
local : on a ici la déplorable habitude de faire voyager les enfants
dès l'âge de 10 ou 11 ans."
Malgré les affirmations de l'instituteur on doit
constater que le phénomène qu'il décrit n'était
pas propre à Arbon. D'autres villages du canton se dépeuplaient
pratiquement de toute la population masculine en dehors des périodes
où les travaux agricoles nécessitaient tous les bras.
Carrières
Il y a eu, à Arbon, une exploitation d'ophite et d'onyx, qui sont
des variétés de marbre. L'extraction de l'onyx dans le voisinage
immédiat du village, avait amené, entre les deux guerres,
une petite industrie de transformation qui occupa jusqu'à vingt
ouvriers et ouvrières. Mais les difficultés de transport
et la qualité irrégulière des matières premières
devaient provoquer l'arrêt de l'activité, vers 1950. L'atelier
fut transporté, un temps, à Izaut-de-l'Hôtel.
Le château de Campels
Sur le territoire actuel de la commune d'Arbon on peut voir aujourd'hui
les ruines d'un ancien château, au lieu dit de Campels.
Le hameau de Campels n'est plus habité depuis 1944, date à
laquelle la ferme principale fut incendiée par les troupes allemandes,
le secteur abritant un maquis. En 1997, un monument a été
érigé en souvenir du maquis. Il est au milieu d'un pré,
à droite en montant, peu avant les ruines du hameau.
On accède facilement à Campels. En venant d'Izaut, continuer
tout droit après l'église (à gauche, la route va sur
Cazaunous).
Historique
Ce qui est aujourd'hui un hameau déserté a été
un noyau de peuplement qui a ensuite essaimé sur Arbon et sur Cazaunous.
L'état des paroisses rédigé en 1387, connu sous
le nom de Pouillé du diocèse de Comminges, parle de Campels
et de Cazaunous (de Campellis et de Casannos), mais il ne cite pas Arbon.
Campels avait une église, dédiée à Saint
Michel, qui existait encore en 1723, au dire de l'instituteur du village
dans la notice qu'il a rédigée en 1885. A la même date
il y avait un cimetière dans la cour du château.
Ce même instituteur parle d'une grosse pierre de taille avec
deux têtes sculptées, seul souvenir de la construction primitive.
Cette pierre a disparu.
Le site de Campels est le type même des soulanes dans lesquelles
s'établirent les premières communautés de peuplement
de ces régions montagneuses. Les hauts pâturages au-dessus
de la zone de forêts constituaient pour les populations des lieux
privilégiés qui mettaient bêtes et gens à l'abri
des bandes qui parcouraient les vallées. Il n'est donc pas étonnant
que se soit constitué là un noyau de population assez important
pour constituer une paroisse. Des chemins de crête, utilisés
surtout pour le déplacement du bétail, faisaient communiquer
les soulanes entre elles. La carte de Roussel, au XVIIe siècle,
en donne encore le tracé.
Le château avait donc une fonction de surveillance et de protection.
Il n'y a pas eu, à proprement parler, de seigneur du lieu, même
si le titre de "seigneur du Campels" a parfois été revendiqué
: c'est ainsi qu'on voit en 1582 "Jean et François de Bossost, de
Campels", dans une compagnie d'hommes d'armes.
Les vestiges actuels
Après l'incendie provoqué par les troupes allemandes, il
ne reste plus à Campels que quelques pans de murs.
Sur l'un d'eux on voit une meurtrière orientée au nord.
Un petit bâtiment, carré et de plus petites dimensions devait
être la tour de guet et de signalisation.
Toujours selon le rapport de l'instituteur, à la fin du siècle
dernier, Campels aurait eu des verreries. Le lieu où elles se trouvaient
est toujours appelé Las Barrièros.
Une source, aujourd'hui tarie, portait le nom "dera hount dets
tres segnous", "la fontaine des trois seigneurs".