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Cazaunous, comme Arbon, sont des villages relativement récents. Le noyau primitif de population se trouvait plus haut, à Campels.
Des circonstances mal connues (peut-être une épidémie de peste) amenèrent les habitants à abandonner le site. L'ancien hameau de Cazaunous recueillit une partie de cette population.
Le Censier, qui donne l'état des paroisses du diocèse de Comminges en 1387 parle de "Campels et Cazaunous". Il ne cite pas Arbon, qui ne devait donc pas avoir encore d'église à cette époque.
Le nom même de Cazaunous dénote une origine récente. On peut l'interpréter comme une déformation de "casas novas", ou "casaus naous", maison nouvelles. Le mot "casa" (prononcé "caso") désigne la maison en gascon. Le mot de "casaou" désignait, au Moyen-Âge la maison et l'enclos qui en dépendait. Par le suite il a désigné simplement l'enclos attenant à une maison, le jardin.
La commune de Cazaunous, qui fait partie du Pays de Thou (avec Juzet, Arguenos et Moncaup), dépendait de la châtellenie de Fronsac.
L'église a été presque entièrement reconstruite au XIXe siècle. Elle est sans originalité architecturale. Son clocher (photo) est curieux. Lors de l'agrandissement de l'édifice, on avait projeté la construction d'un clocher-tour, mais les fonds ne furent pas au rendez-vous. On s'arrêta à la terrasse.
Le temps passant, le curé de l'époque proposa d'aménager des arcades en béton pour pouvoir loger les cloches. Le provisoire, comme il arrive souvent, s'installa durablement. Le carillon s'enrichit vers 1930, après une mission paroissiale, par le don de plusieurs autres cloches. Cazaunous possède aujourd'hui un carillon de neuf cloches. La plus ancienne, antérieure à la Révolution, provient de la chapelle Sainte-Anne. Malheureusement, ce carillon est muet. On ne peut qu'espérer la remise en état d'un clavier qui permettrait de lui redonner vie.
Le village domine la vallée du Job, au bord duquel se trouve une scierie, héritière d'un ancien moulin dont on peut voir encore divers éléments, en particulier les canaux d'amenée et deux roues à aubes, encore en état de fonctionnement. En face, mais sur la commune de Juzet-d'Izaut, se trouvait le château de la Molette. Le moulin dépendait des seigneurs de ce château.
Le hameau de Pomarède est proche de Sainte-Anne. On l'atteint à pied depuis la chapelle et par la route depuis le village de Cazaunous.
Une ferme du hameau garde une tour carrée, qui en constitue le centre. Un bâtiment annexe témoigne d'une construction ancienne.
Le terrain sur lequel fut édifié le prieuré de Sainte-Anne avait été donné aux religieux Prémontrés par le seigneur de Malvezies (village des Frontignes voisines). Dans le document qui atteste de la fondation du prieuré, le seigneur est indiqué comme possédant, à côté de Malvezies, "les territoires de Sainte-Anne-d'Ares et de Pomarède, de Génos, d'Ore et de Saint-Pé-d'Ardet".
Jusqu'au XIVe siècle, les seigneurs de Pomarède reconnurent fidèlement les Comtes de Comminges (Higounet, Le comté de Comminges… p. 247).
Le château de Pomarède, à la naissance d'un vallon, n'est pas dans une position stratégique. Il devait simplement servir de résidence.
Aucun élément ne permet de le dater avec précision. Les restes aujourd'hui en place témoigneraient plutôt d'une construction du XVe ou du XVIe siècle.
La
chapelle de Sainte-Anne se trouve près du sommet du Col des Ares quand
on vient d'Aspet.
C'est un ancien prieuré. Les religieux Prémomtrés s'y étaient
installés autour de 1240. Ils y resteront jusqu'à la Révolution.
Le prieuré a toujours comporté un nombre très réduit
de moines : au moment de la Révolution il n'y en avait qu'un (qui se
cacha, un temps, entre Arbon et Cazaunous).
La chapelle actuelle a été reconstruite en 1870. Elle garde d'un
édifice plus ancien un chrisme, encastré dans le mur d'un transept.
A l'intérieur, statue de Sainte Anne.
Un pèlerinage réunit chaque année, le 26 juillet, les fidèles
du pays de Thou aussi bien que des Frontignes.
Un producteur de miel se trouve juste en face de la chapelle.