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En 1861, pour pouvoir développer l'exploitation, le propriétaire adresse une supplique à l'Empereur Napoléon III, pour demander une aide financière. Sans succès. La réponse est négative : elle se base sur le fait que "la famille Dencausse était assez riche (150 000 de capital) pour se passer d'un appui de l'Etat".
Dans sa thèse de doctorat soutenue en 1913, le Dr Icard rapporte l’épisode suivant : une vache atteinte de maladie cutanée se trouvant dans la prairie (près de la source) allait boire dans le lac qu’alimentait la source minérale. Pour se désaltérer elle était forcée d’entrer dans l’eau. Cette cure d’eau ajoutée aux bains fut renouvelée souvent et amena la guérison radicale de l’animal. Cette guérison se répandit dans le public. Depuis ce moment on vit arriver à Ganties une foule de personnes atteintes de maladies de la peau : les ulcéreux, les estropiés, les malingres, les rhumatisants, les hermétiques y étaient en grand nombre.
"Les eaux de Ganties, indique-t-il, sont minéralisées par des bicarbonates et des crémates. Elle sont légèrement ferrugineuses et leur richesse est suffisante pour que l'on ait le droit de les considérer a priori comme devant jouir d'une certaine activité. Au reste, l'expérience a depuis longtemps prononcé sur ce point. La réputation des eaux de Ganties est fort ancienne. Elles cicatrisent les plaies, les blessures, les ulcères de toute espèce, les dartres, eczémas, affections puruleuses, les névralgies, guérissent radicalement les maladies des nerfs, rhumatismes nerveux et toutes les maladies occasionnées par les vices du sang.
Tous les ans on voit venir à Ganties des gens portant des béquilles ou atteints de maladies réputées incurables, rentrer chez eux sans béquilles et bien portants.
Les eaux de Ganties offrent guérison certaine et radicale de toutes les affections de la peau, des plaies et ulcères variqueux qui sont souvent considérés comme incurables par les plus célèbres médecins.
Ces eaux, prises en boisson, purgent et activent la guérison.
Il se dégage de l'eau du bassin des bulles d'un gaz qui n'est autre chose que de l'azote.
Le débit de la source est de 3 litres/seconde."
L'église de Ganties conserve une statue de Sainte Radegonde, qui provient d'une chapelle dédiée à cette sainte, dont il reste encore des ruines (sur la route de Ganties à Rouède"). La dévotion à Sainte Radegonde est ancienne à Ganties, sans qu'on puisse en préciser l'origine.
En 1920, le curé de Ganties décrivait ainsi la dévotion
populaire à la patronne de la paroisse. Le 13 août au matin,
toute la paroisse réunie vers les huit heures à l'église
paroissiale, part en procession aux chants des cantiques et des litanies de
Sainte Radegonde, pur aller y célébrer la sainte messe et les
vêpres. La relique est portée sur un brancard par quatre jeunes
filles, si le temps le permet, habillées comme au jour de la première
communion. Arrivée à la chapelle, la procession en fait plusieurs
fois le tour et enfin l'on rentre et l'on assiste à la messe chantée.
C'est grande fête. Tout le monde a emporté son dîner, on
s'éparpille dans le bois ou dans les prés et l'on dîne en
famille. Une fontaine, non loin de la chapelle, dite fontaine de Sainte Radegonde,
coule abondamment pour désaltérer tout le monde.
Le soir, vers deux heures, on se rassemble de nouveau. On récite le chapelet.
Chaque dizaine est suivie d'une courte instruction sur la vie de la sainte rappelant
ainsi les mystères du Rosaire. Puis l'on chante les vêpres suivies
du panégyrique de la sainte, on baise les reliques et enfin la journée
terminée, on vient en procession portant la relique renfermée
dans un simple médaillon.
Ordinairement aussi on y va le dernier jour des Rogations et l'on dit la messe
à Sainte Radegonde.
La paroisse ayant été très éprouvée par la
grêle en 1850, on décida que tous les ans désormais, on
irait y dire une messe pour l& conservation des fruits de la terre.
Sainte Radegonde de Poitiers fait partie des saintes reines des premiers temps
du royaume franc.
Née en 518, fille d'un roi de Thuringe, elle est enlevée par Clotaire
1er, qui la force à l'épouser. Elle réussit à s'enfuir
du Palais et, aidée par Saint Médard, elle fonde un couvent. Ayant
fait murer la porte de sa cellule, elle ne communiquera avec l'extérieur
que par une étroite fenêtre, ce qui ne l'empêchera pas d'être
la confidente de personnages importants. Le poète Fortunat qui la visitait
régulièrement, est pour beaucoup dans le développement
de son culte.
Elle est représentée en costume de reine, avec la couronne, le
sceptre et des fleurs de lis sur le manteau ou en habit de religieuse, avec
les insignes royaux à ses pieds.
Il y a une chapelle de Sainte Radegonde à Latoue, dans le canton d'Aurignac. D'après M. Ph. de Latour (La Croix du Midi, août 1987), son passage dans la région, daté par une tradition locale vers 570-573) est vraisemblable. On trouve trace de son culte à Mancioux et à Roquefort. La chapelle de Latoue occupe un site gallo-romain, où l'on a découvert divers objets antiques. On se rendait à la chapelle en pèlerinage, pour demander la guérison de la vue dans les eaux d'une fontaine miraculeuse. Près de cette fontaine, on vénérait une pierre portant l'empreinte du genou de la Sainte. La chapelle a très bien pu être à l'origine l'église d'une paroisse qui serait peu à peu descendue, deux kilomètres plus bas, à l'emplacement de l'actuel village de Latoue. Pour en revenir à Ganties, on observe qu'il y a bien une fontaine à proximité de la chapelle de Sainte Radegonde, mais elle ne semble pas avoir été considérée comme possédant des vertus particulières. D'après certains, c'est à Sainte-Radegonde qu'il faut situer le village primitif de Ganties, mais rien ne permet de l'affirmer.